Articles

Le boulier chinois - 35

Un autre outil m’interpelle : le boulier chinois ou le calcul chinois avec des rangées de billes ! Il s’agit en fait d’une calculatrice qui utilise des billes enfilées sur des tiges fixées sur un cadre rectangulaire en bois ; chacune des dix tiges contient quatre billes en bas (pour les unités) et deux billes en haut (deux cinq). On peut ainsi indiquer des unités, des cinq, des dizaines, des centaines. Cela rend le calcul très visuel. On peut compter sans mémoriser. Au moins pour les calculs simples. Et le boulier peut aussi servir pour les calculs avancés une fois qu’on le maîtrise bien. Ce genre d’instrument est très utile à l’apprentissage pour les dyscaliques. Le boulier d’école était utilisé en France, semble-t-il, jusqu’au XIVe siècle, pour apprendre le calcul. On en répertoriait plusieurs sortes : chinois, japonais, russe, turque, romain, en plus du français.   Les jeux représentent une façon ludique, sans stress et souvent visuelle d’apprendre et de déve...

Le jeu du Jacquet (ou Backgammon) - 34

Voilà un jeu intéressant pour le dyscalique ! Il s’agit de déplacer des pions (chacun des deux joueurs a sa propre couleur) sur les 24 cases du plateau. On les déplace deux à la fois en lançant les dès.   Apprendre à jouer avec les dès constitue le point de départ. Comme il n’y a que 6 chiffres exprimés en séries de points noirs sur des dès blancs, l’identification des chiffres de 1 à 6 est simplifiée. Et pour le calcul mental, la combinaison des deux dès est excellente. Il y a aussi la possibilité d’utiliser un troisième dès qui se limite à marquer la valeur du jeu que l’on peut doubler à chaque tour, comme un pari. Mais cette option est secondaire et facultative, si on le souhaite.   Le plus difficile dans ce jeu consiste à placer les pions sur les cases dédiées au début du jeu. Pour faciliter cela, rien n’empêche de marquer le plateau au crayon, ainsi pas besoin de mémoriser ou de consulter à chaque fois les règles.   Lorsque le premier joueur jette les dès, il pe...

Le jeu de Scrabble - 33

Je ne peux pas dire, franchement, qu’il existe beaucoup de jeux de société populaires adaptés aux dyslexiques. Mise à part le « Scrabble » !   Il s’agit là d’un outil très intéressant. Au début, on peut y jouer purement de façon phonétique, en écrivant les mots tels qu’ils se prononcent, tels qu’on les entend à l’oreille. Cela permet de constituer et d’identifier les mots, de les distinguer les uns des autres.    Une fois qu’on s’est approprié les syllabes, on peut s’en servir pour travailler à identifier, parmi les différentes options, le choix de la bonne orthographe d’un son : ka, ca, qua. On pourra écrire au début le mot « canin » selon sa phonétique : ka-nin ; ensuite, en l’associant à sa famille (canidé, chien), on arrive à comprendre que si « chien » commence par « c » alors il y a de bonnes chances que « canin » commence aussi par un « c ». On peu même inventer de nouvelles règles afin...

Orthographiquement parlant - 32

Parfois, la difficulté est autant phonétique que visuelle. On a beau connaître la base de la phonétique, par exemple que le son « œil » s’écrit « ueil » dans « accueil », visuellement, je n’arrive pas à savoir d’emblée dans quel ordre écrire la succession des voyelles « u », « e » et « i » : le u vient-il avant ou après le u (jeu, accueil) ? J’ai beau regarder les deux écritures « accueil » et « acceuil », mon cerveau n’arrive pas à arrêter son choix sur la bonne orthographe. Là, le correcteur automatique m’aide en soulignant l’erreur si je suis à l’ordinateur ; sinon, en manuscrit, je dois y aller à la devinette ou consulter le dictionnaire.   Un autre exemple de mot à problématique phonétique et visuelle est « vieille » ; je n’arrive pas d’emblée à savoir si le second « i » vient avant ou après les deux « l » ? Visuellement « vieillir » et «...

Quidproquo - 31

Il arrive parfois de mélanger des mots au sein d’une phrase ou d’une expression ; en fait on ne change pas le sens de ce que l’on dit, mais ça n’a plus de sens – logiquement parlant. Prenons par exemple l’inversion de l’expression « prendre un verre de vin » que l’on transforme involontairement en inversant les mots clefs « verre » et « vin » : « prendre un vin de verre » ; l’interlocuteur comprend très bien ce que l’on dit mais la phrase n’a plus de sens logique.   Un autre exemple avec une expression assez courante « Du pareil au même » ; mais, en inversant accidentellement « Du même au pareil », ça n’affecte pas le sens de la phrase, ça fait juste sourire mon interlocuteur. Ou encore « Mettre du vin dans son eau » plutôt que « De l’eau dans son vin ». J ‘ai un ami qui, dans ce cas, me répond « oui, du chabrol ! »   « Du coq à l’âne » peut très bi...

Les faux-amis - 30

Lorsque un mot ressemble à un autre comme un jumeau mais ne veut pas dire la même chose, c’est compliqué. Prenons des termes comme similaire et similitude. Similaire (adj.) c’est pareil, tout comme, semblable. Similitude (n.f.) : « relation unissant deux choses absolument semblables » (selon Robert) : bonjour la différence !   Un autre de mes favoris : proximité et promiscuité. Là, il y a similitude phonétique mais dissemblance de sens. Quoique… Il y a différence lorsqu’on compare une personne et un objet ; dans ce cas, la proximité n’est pas semblable. On ne parlerait pas de promiscuité entre deux sortes d’objets, mais entre des personnes ou des groupes ou classes de personnes. Mais être proche d’une personne géographiquement ou sentimentalement, on peut bien parler de « proximité ». Ici le rapprochement est neutre. Lorsqu’on est proche intimement et physiquement (géographiquement – notion d’espace) d’une personne on peut très bien être...

Le croisement des neurones - 29

Parfois, l’erreur est simplement due à un croisement de sons, de syllabes ou même de sens des mots. Il m’arrivent de vouloir dire une chose et de croire que je choisis le bon mots alors qu’en fait soit je retiens un mot similaire, soit j’en créé littéralement un nouveau.    Par exemple « imploratif » au lieu de « implorant ». L’adjectif « imploratif » me semble tout-à-fait juste alors que ce n’est pas un mot. Ou « en catimini » que je remplace par « en catimani » ; ou encore « grèpe » ou « guèpre » pour guèpe ou guêtre.  Ou pour « récurante » au lieu de « récurrente », c’est très compliqué puisque « récurant » est juste mais « récurante » n’existe pas ! Le logiciel de correction attirent infailliblement mon attention sur ce genre d’erreur car mon esprit serait incapable de la trouver, même avec une relecture minutieuse.   Une autre erreur impos...