Le jeu de Scrabble - 33

Je ne peux pas dire, franchement, qu’il existe beaucoup de jeux de société populaires adaptés aux dyslexiques. Mise à part le « Scrabble » !

 

Il s’agit là d’un outil très intéressant. Au début, on peut y jouer purement de façon phonétique, en écrivant les mots tels qu’ils se prononcent, tels qu’on les entend à l’oreille. Cela permet de constituer et d’identifier les mots, de les distinguer les uns des autres. 

 

Une fois qu’on s’est approprié les syllabes, on peut s’en servir pour travailler à identifier, parmi les différentes options, le choix de la bonne orthographe d’un son : ka, ca, qua. On pourra écrire au début le mot « canin » selon sa phonétique : ka-nin ; ensuite, en l’associant à sa famille (canidé, chien), on arrive à comprendre que si « chien » commence par « c » alors il y a de bonnes chances que « canin » commence aussi par un « c ».

On peu même inventer de nouvelles règles afin que le joueur dys soit valorisé, par exemple en décidant qu’un mot qui n’existe pas recevra 0 point, un mot qui existe, même mal orthographié, recevra les points normaux et qu’un mot parfaitement orthographié recevra le double des points. On s’amuse tout en apprenant, et sans stress.

 

La chose à faire pour éviter le stress inutile est de calculer les points comme le veut la règle du jeu, lettre par lettre. Cela est inutile et contre-productif pour un dys. En jouant, je ne comptabilise que les points des mots eux-mêmes et de leur emplacement sur le plateau (lettre double, lettre triple, mot double, mot triple). Cela simplifie le jeu. La comptabilisation complexe des points dans la plupart des jeux devient vite frustrante pour un dyslexique ou dyscalique. Alors, dans ce cas, simple est mieux.

 

L’assouplissement des règles peut également aider : par exemple, j’autorise qu’on sorte du cadre, tant que le mot commence sur le plateau. Après tout, pourquoi pas ?

 

Une autre façon de faciliter le jeu est d’autoriser l’utilisation de plusieurs langues : français, anglais, espagnol, italien, latin… tous, lors d’une même partie. J’ai l’impression qu’on facilite le jeu et qu’on s’amuse plus. Bien sûr, il faut pouvoir vérifier l’orthographe des mots sur internet pour ne pas faire n’importe quoi. 

 

Ce qui est encore plus amusant pour le dyslexique c’est que rien dans les règles n’interdit le dépôt d’un mot imaginaire, tant qu’il n’est pas contesté par un autre joueur. Et là, les dys ont un net avantage car ils ne manquent pas de créativité.

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