Les soucis chiffrés du dyscalique - 23
Certains numéros, comme certains mots, ont une sonorité qui ne correspond pas à leur écriture : 70, 80 et 90. Soixante-dix correspond à deux sons et deux mots : soixante et dix, donc un 6 avec un zéro et le chiffre 10 mais s’écrit en fait avec un numéro 7 qui ne correspond en rien aux sonorités du nombre.
Pareil pour quatre-vingt (4 et 20) et pour quatre-vingt dix (4 et 20 et 10) ; ces problèmes exigent de mémoriser par cœur la solution.
Et lorsqu’ils sont utilisés dans des nombres plus grands, il me faut faire attention de ne pas oublier la bonne orthographe : quatre cent soixante dix neuf s’entend 4, 100, 60, 10, 9 mais s’écrit 479 ! Six sons (katr, sen, soi-sant, dis, neuf) qui s’écrivent en trois chiffres.
60 qui se prononce avec le son s (soi-sant), s’écrit avec un x (soi-xante) plutôt qu’un s.
Le x, autant dans les chiffres que dans les mots, cause problème.
Ce genre de problème n’existe pas dans toutes les langues : par exemple, en italien, les chiffres de 1 à 10 ont chacun leur orthographe (et son) et lorsqu’on rentre dans la dizaine, on rajoute à l’unité le nom de la dizaine, tout simplement ; uno (1) et unodicci (11 soit un + 10) ; et cela continue dans les plus grandes dizaines : vintuno (21, soit 20 + 1), trentuno (31) etc. Même dans les grands nombres, avec cent et mil, on ajoute toujours du plus grand au plus petit : logique, simple et pratique !
Pareil en arabe : les chiffres de 1 à 10 ont chacun leur orthographe (et son) ; mais lorsqu’on rentre dans les dizaines, c’est comme en italien ; on ajoute simplement à l’unité le nom de la dizaine : 3 = salasah et 13 = salasata’ashar (3 + 10) ; 23 = salasah wa’ishroun (3 et 20) etc. Alors qu’en français on lit les grands nombres par dizaines, en arabe on les liera toujours par unité. Une fois qu’on connaît l’unité (de 1 à 9), il suffit d’ajouter le suffixe « oune » à la fin du chiffre (de 3 à 9) pour connaître les dizaines. (petites exceptions pour le 1 et le 2).
Prenons les chiffres romains : I (1), V (5), X (10), L (50), C (100), D (500), M (1000) ;
Je connais les règles de base :
De 1 à 10 : I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX et X ;
Et de 11 à 20 : XI, XII, XIII, XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, XIX, XX et ainsi de suite.
Mais après cela ça se complique pour les chiffres plus grands.
Quel est ce nombre : IVX ? Est-ce 16 ou 1+10 -5 = 15 ? ou plutôt une erreur d’écriture ?
16 s’écrit XVI et 15 = XV donc IVX ne correspond à rien.
Devrait-il plutôt s’écrire : VXI ? = 5 – 10 + 1 = 6 ?
Mais 6 s’écrit VI ! pas VXI
Un vrai casse-tête !
Quand est-ce que le chiffre entre deux autres chiffres doit être retiré du dernier ?
Uniquement pour le 4 et pour le 9 ?
Autant que je le puisse, j’évite les chiffres romains comme la peste.
Alors écrire, ou plutôt lire, des années écrites en chiffres romains devient un calvaire que je suis absolument incapable de reproduire ici. Cela revient pour moi à un exercice de traduction du chinois vers le français ! Car je ne me souviens jamais à quoi correspondent le L et le D ; je connais les lettres de 1 à 10, le C est facile car c’est la première lettre du chiffre cent et le M est la première lettre du chiffre mil.
Mais le L et le D ne correspondent à rien si on ne les retient pas par cœur.
Et lorsqu’on s’en sert pour écrire les siècles, ça ne rajoute aucune clarté, bien au contraire. Le XVIIIe siècle (18e)désigne les années 1700 à 1799 et non les années 1800 !
C’est plus facile quand on me donne un chiffre arabe à traduire en chiffre romain, comme 165 = 100 + 70 – 5 = C + LXX – V, donc en théorie = CLXVX ?! non ?
Est-ce que les plus grands chiffres doivent s’écrire en premier (selon l’ordre des sons) ou en dernier (selon un ordre fictif) ?
Toutes des questions que se pose un dys.
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