Les nombreux pièges à dys - 24

Lors des dictées, enfant, il m’était très difficile de distinguer à partir des sons, comment écrire certains mots afin que les phrases aient du sens. Il fallait en général que l’ensemble de la phrase soit exprimé avant que je sois apte à en distinguer les mots exacts. Car de nombreux mots différents se prononcent pareils : des sens/ décence / descente ; quand /quant /qu’en ; tort et tord ; pose et pause ; immanent et imminent ; émigrant et immigrant, etc.

 

Dans la plupart des cas, pour distinguer deux mots semblables, il me fallait les utiliser dans une autre phrase ou dans un autre contexte ; par exemple, comment distinguer entre « tort » et « tord » ? Le second mot appartient la famille tordre, tordu etc. donc s’écrit avec un d final. Donc l’autre cas, tort, est celui qui s’écrit avec un t final.

Ainsi, dans la phrase « tu me fais du tort », il ne peut pas s’agir de « tord » car en le remplaçant par « tordu » ça ne marche pas. Il s’agit donc nécessairement du mot « tort ».

 

Les mots « quant », « quand » et « qu’en » ne peuvent être identifiés qu’en ayant recours à la même méthode. En général, je peux aussi avoir recours à des astuces, comme le mot « quant » est suivi de « à » : « quant à la fin de cette histoire… » ; et le mot « quand » exprime le temps, l’heure, le moment : « il revient quand il fait nuit. » Pour ce qui est de l’expression « qu’en », il s’agit d’une contraction des deux mots « que » et « en » et normalement on peut la remplacer par « qu’est-ce que » : « Qu’en diras-tu ? » = « Qu’est-ce que tu en diras ? » Les deux autres quand/quant n’ont aucun sens ici.

Une autre astuce est d’utiliser la liaison lorsque possible. Cela fonctionne pour « quant » suivi d’une voyelle « quant à » qui se prononce « kan-ta », je sais donc qu’il y a un t final. Mais cela ne fonctionne pas pour les deux autres quand/qu’en.

 

Pour les mots « pose » et « pause », c’est très difficile, même si les mots en soi sont simples. Je dois d’abord me fier au sens global de la phrase : « Il me pose une question » et « Il était temps de faire une pause » ; dans les deux cas, on pose (un objet) ou on se pose (un personne). « Poser une question », en fait, c’est déposer une question de façon à ce qu’on puisse y répondre. Et « faire une pause », c’est une personne qui pose ses fesses pour se reposer, non ? La seule différence pour moi est dans qu’est-ce qui est posé : une chose que l’on pose ou une personne qui se pose (pour faire une pause)? Pas du tout évident. Il me faut encore souvent vérifier dans le dictionnaire.

 

D’autres pièges demeurent à ce jour insolvables, malgré le nombre de fois que je les vérifie dans les grammaires : leur ou leurs ? A chaque fois, je dois vérifier de nouveau la règle. Ou alors, l’astuce revient à modifier la phrase pour éviter d’utiliser ce terme. « Ils revinrent vers moi à leur retour de voyage » devient « Il revinrent vers moi après leur voyage ».  Je sais que je dois me demander si « leur » exprime une chose unique : au retour de chacun, chacun n’ayant qu’un retour possible, donc ça reste au singulier. Mais dans la phrase « Ils expriment leurs besoins », chacun peut avoir un seul besoin ou plusieurs, donc la phrase peut aussi s’écrire « Ils expriment leur besoin », un besoin collectif. Moi, ce genre d’écriture me donne mal à la tête.

 

L’autre insolvable : « tout » et « tous » : l’un exprime un ensemble, l’autre un groupe de choses ou de personnes et l’on peut souvent écrire l’un ou l’autre dans la même phrase même si cela en change le sens. « Tous les hommes » ou « Tout homme» ? Suivi d’un article (le, la, une etc.) ou d’un nom sans article (toutes choses), on l’accorde en genre et en nombre. Mais il y a des exceptions « C’est tout une histoire ! » et « C’est toute une histoire ».

L’autre astuce, c’est de remplacer le « tout » par « le plus grand nombre, l’ensemble, la totalité » afin de l’accorder : « tous les autres », « j’ai lu tous les livres ».

Dans beaucoup de cas, je peux me fier aux sons lorsqu’on entend la liaison : « en tout état de cause » s’entend « en-tou-téta-de-koze » ce qui indique la présence du t à la fin du « ou ». J’ai beau connaître d’innombrables astuces, pour être certain, je n’ai que le dictionnaire !

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