Le dis d'aujourd'hui - 27

On pourrait croire le fait qu’aujourd’hui ayant recours à des claviers d’ordinateur, de tablette et de téléphone cela faciliterait la tâche d’écriture pour les dys. En fait, la réponse est non ! La coordination des doigts pour taper les lettres dans le bon ordre sur un clavier est aussi difficile que d’agencer les lettres manuscrites sur une feuille de papier. On continue d’inverser des lettres (en ou ne, dans ou dasn, et ou te), d’en oublier, et même d’inverser des syllabes. Le plus gros avantage est fourni par les logiciels de corrections de texte qui soulignent automatiquement en vert ou en rouge les erreurs, les fautes, les mauvais accords, la mauvaise orthographe ou ponctuation.  En plus, ils offrent des solutions et des recommandations. Visuellement, cela aide le dys lors de la relecture de son texte. La relecture demeure absolument essentielle car un dys ne ressent pas d’emblée qu’il a fait une erreur d’orthographe ou de grammaire, d’inversion de lettres ou de syllabes. La correction doit se faire visuellement par un retour en arrière sur le texte déjà écrit.  

 

Les outils électroniques spécialement adaptés pour les personnes dys sont maintenant largement disponibles, ce qui aide grandement dans l’expression écrite. Pour les chiffres, il n’y a pas de solution miracle : la relecture et le soulignement du doigt restent essentielles. Les numéros de téléphone, les codes de sécurité plus ou moins longs, lettres, chiffres et symboles mélangés compliquent énormément la vie du dys. Personnellement, j’ai recours au petit carnet de poche dans lequel sont notés tous les numéros et codes importants. Et je me déplace rarement sans ce petit carnet. Il m’est même difficile de dicter mon propre numéro de téléphone oralement sur demande ; je dois soit le composer mentalement, soit le visualiser sur un clavier numérique. Lire et mémoriser des numéros de téléphone m’est presque impossible sans utiliser une astuce ou en faisant des liens ou des rapprochements. Sur demande, il m’est presque impossible de me souvenir d’un quelconque numéro car la demande génère un stress qui trouble ma concentration. Comme ma mémoire est essentiellement visuelle, je dois visualiser l’image d’un endroit où j’ai noté le numéro ou visualiser un clavier de téléphone et me voir taper le numéro pour m’en souvenir. Cela prend du temps, parfois. D’où le recours au petit carnet de secours !

 

Aujourd’hui, dans divers milieux, scolaires, santé, affaires, on reconnaît le problème qu’engendrent la dyslexie et la dyscalie. L’employé de bureau peut bénéficier d’outils informatiques adaptés à sa problématique pour être aussi efficace qu’une personne normale. Je ne connais pas, personnellement, de logiciel adapté pour la dyscalie. Rien n’empêche une personne dyscalique de devenir comptable même si cela génère certainement un défi de taille. Mais rien n’est impossible. Malgré ma double dyslexie et dyscalie, j’ai terminé l’école normale, j’ai complété des études supérieures à l’université, j’ai exercé une profession de lettres (avocat) où je lisais et écrivais des centaines de pages par semaine, j’ai écris et publié des articles et des livres et ai vécu une vie intellectuelle riche, active et variée. Tout dys peut y arriver aussi avec un peu de chance et beaucoup d’efforts.

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