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Ma soif d’apprendre et ma curiosité m’ont même poussé à entreprendre sept années d’études supérieures dont une maîtrise. J’ai fait des études en droit, en français et en anglais, ai obtenu un diplôme d’avocat et de notaire ; j’ai écrit des articles pour des revues et des journaux et j’ai même publié de la poésie, des nouvelles et plusieurs romans. Tout cela malgré l’étiquette qu’on m’avait collé dans le dos à l’école, de dernier de classe qui n’arriverait jamais à finir des études.

 

J’ai aussi mis mon apprentissage adapté au service d’enfants dyslexiques chaque fois que l’occasion s’y prêtait, cela à titre de coach ou référent. Cela confortait énormément les parents qui se sentaient démunis devant le découragement de leur enfant. Je pouvais ainsi encourager ces jeunes en leur expliquant ma méthode et être un témoin vivant qu’avec ce genre de défi, on pouvait malgré tout s’en sortir pour vivre normalement.

 

Dans le film français « Saint-Jacques… La Mecque » de Coline Serreau (2005), un jeune acteur joue le rôle d’un garçon dyslexique issu d’une famille maghrébine ; on y aborde la difficulté qu’a cet enfant mais aussi comment son environnement réagit face à son handicap et les attentes de sa famille et de son meilleur ami et cousin : lui apprendre à lire ! Ce film représente bien le poids que pèse sur ce genre d’enfant et le jugement que l’on porte sur eux et qu’ils finissent par accepter : « je suis bête ». Et pourtant, il arrivera à apprendre à lire !

 

Des études démontrent que la dyslexie permet à ces personnes de développer des façons nouvelles de contourner les problèmes que leur présente ce handicap, au point où ils arrivent mieux que les autres à résoudre des difficultés et à trouver des solutions innovatrices. Donc la dyslexie n’a absolument rien à voir avec l’intelligence si ce n’est de rendre plus débrouillard que la moyenne lorsqu’on apprend à dépasser ce problème.

 

Ainsi, j’espère que ce petit livre de témoignage aidera d’autres comme moi et surtout leurs parents et famille à comprendre que même avec ce genre d’handicap scolaire et d’apprentissage, on peut s‘en sortir.

 

J’ai pris conscience de l’importance de partager mon parcours d’enfant dyslexique après avoir visionné en ligne la présentation sur la plateforme TEDx Talks Rennes – You Tube, le thème « La faute de l’orthographe », présenté par deux professeurs belge, Arnaud Hoedt (français) et Jérôme Piron (philosophie), tiré de leur livre du même titre publié en 2021 chez Textuel (141 pages). Ils traitent de la bizarrerie de la langue française qui fait que les sons ne correspondent pas à une seule lettre mais peuvent être reproduits d’une multitude de façons différentes sans logique. J’ai alors pensé qu’il serait intéressant d’écrire un texte avec un nouvel alphabet phonétique (une lettre = un son) utilisé par un enfant dyslexique. Je les remercie donc de leur initiative inspirante.

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