lé shifre - 9
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En tant que dyslexique, j’ai tendance à inverser les chiffres et à les mélanger. Les chiffres simples comme 6 et 9 engendre une confusion car il est difficile pour moi de savoir dans quel sens écrire la bulle et la queue. Le 1 et le 7 sont pareils. Le 4 et le 7 se ressemblent, le 2 et le 5 peuvent être écrits à l’inverse. Les deux seuls chiffres sans problème sont le 0 et le 8.
Dès que l’on parle de nombres doubles ou triples, ça se complique ; car 36 et 63 sont indissociables pour moi, tout comme 96 et 69 ; et en fait, je dois m’assurer de vérifier tout nombre de deux chiffres, sauf pour ceux qui se répètent : 11, 22, 33 etc.
Et ça se complique encore plus avec les nombres de trois chiffres ou plus : 369, 639, 963, 936, 693… tout ça est du pareil au même pour moi. Je dois donc souligner avec un doigt la série de chiffres et la dire à voix haute (au début) pour m’assurer que je reproduis bien le chiffre exact.
Inutile de souligner qu’il m’est impossible de gérer une combinaison de plusieurs chiffres comme un numéro de téléphone à plusieurs chiffres : 0623553694. Il me faut pour cela briser préférablement le nombre en plusieurs morceaux, en séries de deux chiffres : 06 23 55 36 94. Pour les plus grands nombres, je peux m’en sortir en les brisant en tranches logiques de deux, trois ou quatre chiffres : 062 3553 694 ; surtout si je peux trouver un rapport entre les chiffres comme 3 55 3 ; en me souvenant de la séquence centrale de quatre chiffres (3553) je peux plus facilement y associer un préfixe de 06-2 et un suffixe de 6-94 (ici les deux nombres commencent par un six). Comme dans le numéro 626877666, cela donne 6-2-6 + 8-77 + 666 et là je vois qu’en fait il n’y a pas 9 chiffres mais seulement 3 chiffres qui se répètent : 6, 7, 8. Le 2 est en rab. Je peux facilement mémoriser ce numéro de 9 chiffres qui n’en utilise que 4. Surprenant !
Pour les calculs mathématiques, c’est plus compliqué car je dois impérativement vérifier physiquement avec un doigt surligneur et relire deux ou trois fois les chiffres pour m’assurer que je ne me trompe pas ; cela prend évidemment beaucoup plus de temps que pour une personne normale.
En plus, malgré le temps, je n’arrive toujours pas à utiliser les méthodes traditionnelles pour compléter des multiplications et des divisions et ai encore recours à ma propre façon de les convertir en séries d’additions ou de soustractions. De plus, malgré mon âge, je dois encore souvent compter sur mes doigts (de façon discrète, bien sûr), les chiffres pairs ou impairs, les additions multiples (13 fois 4) ou les demi-dizaines (5 x 18). Mais cela a un avantage car mon exercice étant avant tout mental pour les calculs simples, j’arrive à faire ces calculs mentalement plus rapidement que quelqu'un les ferait à la main ou même parfois avec un calculateur (le temps de sortir le calculateur, de composer l’équation, moi j’ai le résultat en tête). Cela pour les calculs simples à deux, trois ou quatre chiffres maxima.
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