kan jétè peti - 6

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javè 11 an kan je me sui demandé si je ne métè pa tronpé de famil an venan o monde

je métè certèneman tronpé osi de planèt kar je ne konprenè rien a la vi sur tèr

je vivè dan une famil complèteman fole é méshante

lékol étè tou osi violante é dificil

shé papi é mami cétè mieu mè il ne mémè pa é préférè mon frèr en tou

lui été intélijent et resenblé a mon pèr

jétè puni é jamè lui

il avè tou ce kil voulè mé pa moi

mé granparan me prenè unikeman parceke maman lé obligè sinon il ne voulè pa de moi

jétè shanseu de pouvoir alé en vakanse shé eu avek mon frèr é jéséïè for dètre jenti é de leur fèr plézir mè sa marshè pa

pa grave

o moin jétè loin de papa

donk mèm shé papi é mami sétè dificil pour moi

je ne komprenè pa ce ke je fezè de mal tou le tan

jétè triste trè souvan

je nétè pa o bon endroi

jorè du ètre pa la

jorè du ètre aïeur

mè je savè pa ou

alor je me sovè souvan de ma mézon de lékol de shé papi é mami

on voulè me mètre dan une prizon pour anfan dificil

mè je ne voulè pa i alé non plu

alor je partè

dabor kelke eure

pui kelke jour

kan javè tro fin il falè bïn ke je reviène

é pui maman me demandè de revenir en prométan ke papa ne me fraperè pa alor je revenai

mè la vi shanjè pa

sa rekomansè kom avan

alor aprè kelke tan je repartè

kom on vivè sur dé baze militèr antouré de natur javè mé kashèt partou é je me débroïè tré bïn tou seul

 

TRADUCTION :

J’avais 11 ans quand je me suis demandé si je ne m’étais pas trompé de famille en venant au monde.

Je m’étais certainement trompé de planète car je ne comprenais rien à la vie sur terre.

Je vivais dans une famille complètement folle et méchante.

L’école était tout aussi violente et difficile.

Chez papi et mamie, c’était mieux mais ils ne m’aimaient pas et préféraient mon frère en tout.

Lui était intelligent et ressemblait à mon père.

J’étais puni et jamais lui.

Il avait tout ce qu’il voulait mais pas moi.

Mes grands-parents me prenaient uniquement parce que maman les obligeait sinon ils ne voulaient pas de moi.

J’étais chanceux de pouvoir aller en vacances chez eux avec mon frère et j’essayais fort d’être gentil et de leur faire plaisir mais ça marchait pas.

Pas grave.

Au moins j’étais loin de papa.

Donc même chez papi et mamie c’était difficile pour moi.

Je ne comprenais pas ce que je faisais de mal tout le temps.

J’étais triste très souvent.

Je n’étais pas au bon endroit.

J’aurais du être ailleurs.

Mais je savais pas où.

Alors je me sauvais souvent de ma maison, de l’école, de chez papi et mamie.

On voulait me mettre dans une prison pour enfants difficiles.

Mais je ne voulais pas y aller non plus.

Alors je partais.

D’abord quelques heures.

Puis quelques jours.

Quand j’avais trop faim, il fallait bien que je revienne.

Et puis maman me demandait de revenir en promettant que papa ne me frapperait pas alors je revenais.

Mais la vie changeait pas.

Ca recommençait comme avant.

Alors après quelques temps je repartais.

Comme on vivait sur des bases militaires entourées de nature, j’avais mes cachettes partout et je me débrouillais très bien tout seul.

 

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